Emotion?

Mal. Comme un poids sur le cœur. J’ai le goût de rien. Même la cigarette à ma bouche ne délivre aucune saveur. Alors, c’est ça avoir 18ans. Être seule, crier au secours et ne pas se faire entendre. Ne préoccuper personne. Se complaire dans la vie que nous menons. Tout accepter sans aides de l’extérieur. Et bien, j’aurais voulu ne jamais grandir. Ou alors mieux grandir, pour avoir le sentiment et les certitudes qu’on soit utile à une personne. Alors c’est ça d’avoir 18ans. Être un adulte. Un adulte qui n’a plus aucune assistance. Plus aucun ami, qui n’est nécessaire que pour des informations futiles. Un adulte passe au second plan. Quelques fois, je préférais être avec Lui . Mais comme tout dans ma vie, il n’est que virtuel. Comme mon bonheur. Tout comme mes amis. Seule dans mon lit, je me mets à rêver. Adolescente, le passage au lit était craint. Peur de se souvenir de toutes les meurtrissures cachées dans son cœur. Adulte, il devient l’endroit où l’on se reconnait. Ou l’on rêve. Le seul endroit qu’on apprécie pour sa tranquillité. L’endroit où on peut laisser libre cours à ses idées. L’endroit où l’on rêve d’une vie meilleure. Une vie qui aurait un sens. Une vie entourée. Un mari, des enfants, des amis. Le seul endroit où tous ses non-faits n’ont plus aucun sens. Le seul lieu où tous nos regrets reculent devant des rêves  qui mettent en place notre réussite. Alors c’est ça avoir 18ans. Se rendre compte que le monde dans lequel on marchait n’était finalement pas une allée avec des jolies roses. On se rend compte qu’on était aveugle jusqu’à là. Alors, c’est ça avoir 18ans.

Les jolies fleurs avec le temps se flétrissent.

Et finissent par crever.